L’église Notre-Dame de Rivière, telle qu’elle fut érigée au Xe siècle se composait d’une nef terminée par une abside voûtée en cul-de-four. Cette nef, parementée en petit appareil et couverte en charpente existe encore mais elle fut remaniée à la fin du XIe siècle. A cette époque on agrandit les 5 fenêtres en plein cintre qui l’éclairaient de chaque côté, on suréleva les murs qui furent couronnés d’une ligne de modillons, et surtout on prolongea la nef vers l’ouest en la faisant précéder de ce côté d’un portail dans le style de celui de Tavant. Ce portail a été détruit en 1562 par les protestants. La façade dut alors être reconstruite au niveau de celle du Xe siècle. Et de la travée occidentale du XIe ne subsiste plus que la muraille méridionale avec deux fenêtres en plein cintre condamnées dont l’une conserve dans son embrasure des restes de peinture. Au XIe siècle également, l’abside en cul-de-four fut remplacée par un chœur à chevet plat, accompagné de deux collatéraux, construit en moyen appareil et élevé sur une crypte. Extérieurement cette partie de l’église est remarquable par sa décoration. Épaulée par des colonnes-contreforts couronnées d’élégants chapiteaux, le chœur et ses collatéraux sont éclairés par des fenêtres en plein cintre dont les arcs décorés de damiers retombent sur des colonnettes engagées. Le mur du chevet a reçu une décoration curieuse à l’antique. Sous la fenêtre qui s’y ouvre et dans toute la largeur de ce mur court une ligne d’arcs en mitre. Au dessus de chaque côté de cette baie, le parement est gravé de rosaces à quatre feuilles. Enfin, de chaque côté de l’archivolte est placé un petit bas-relief. Ces deux sculptures sont très archaïques et leur relief est extrêmement bas. L’une représente deux personnages qui s’embrassent, sans doute la scène de la Visitations; l’autre figure une femme qui file et qui serait la Vierge ou sainte Radegonde. Ces personnages ne sont pas nimbés. Le clocher qui flanque l’église au midi fut construit en même temps que le chœur. L'église Notre-Dame que nous voyons aujourd'hui était une des plus intéressante de Touraine avant la restauration lamentable qu'elle a subie au XIXe siècle. Cette restauration est même qualifiée de catastrophe sur le plan archéologique par Robert Ranjard. D’après Robert Ranjard, La Touraine archéologique, 1968, Joseph Floch imprimeur à Mayenne.