Les pluies de feuilles d'or de l'automne (05 au 13 11 2018).
D'abord je rencontre ce qui me semble être un sorbier des oiseleurs avec ses grappes framboisées et qui brillent en des tons qui appellent la gente volante. Plus loin un autre arbuste qui revient de la foire du Trône avec sa 'barbe à papa'. Plus haut dans la montée proche du château des cèdres, semblant s'étirer au soleil en surplomb de leur digue, deux arbres de collection: le Févier d'Amérique et le chicot du Canada ! le Févier orne de son feuillage léger doux et brillant qui devient jaune d'or pâle à l'automne, ses longues gousses brun rougeâtre lui donnent le surnom "d'arbre aux escargots" ! le Chicot possède des graines que l'on torréfiait pour remplacer le café qui manquait aux colons. Il devint arbre d'ornement de par la beauté de ses feuilles en automne. Un peu plus loin je me retrouve face ce cerisier géant à fleurs roses, toujours tricheur et copieur du pommier qui, lui, a toujours des fleurs roses, alors qu'un cerisier normal les a blanches. Et c'est toujours les mystères de la nature qui restent insondables. Il rougeoie comme dans une incandescence à l'effluve framboisé mêlée d'humus frais. Et puis un escalier de forêt semblant venir et mener à nulle part vers un étang de canards. Là des arbres hauts en ciel prennent couleur d'un vert tendre comme en retour au printemps. La douce prêle des marais, telle une armada, s'habille de brillance d'élégance dans les bordure de digue en saluant le soleil levant car au dessus des prêles se dresse un Noyer commun aux feuilles qui luisent, et d'un 'Prunus Avium' ou merisier qui rivalise de rayonnance.
Quatre jours plus tard je me dirige au-dessus de l'arboretum, là où se trouve le moulin du Sempin construit en 1740, c'est le dernier survivant du département. En 1896 il est connu sous le nom de "Moulin de la Galette" car il constitue une attraction du dimanche de l'époque. (Ce moulin est différent de celui de la Butte Montmartre rue Lepic, toujours existant, avec sa guinguette) - "la galette" vient de ce petit pain de seigle que les meuniers Debray débitaient, accompagné d'un verre de lait, aux amateurs de pittoresque du 19ème siècle -
Dans ma visite du moulin de Montfermeil je tombe sous le charme d'antan. J'y ai fait des images en 360°, en pano 180°, et grand angle pour atténuer la promiscuité d'espace. La machinerie a été reconstituée et le moulin pourrait de nouveau fonctionner. On a clairsemé çà et là sur les trois étages des objets antiques de toutes sortes et époques pour forcer l'imaginaire au retour dans le temps. Dehors, en prairie proche, des chèvres et un cheval viennent me faire la fête en quête d'une pitance en cadeau.
Enfin quatre jours plus tard, le 13, les couleurs sont au zénith de leurs superbes parures et j'en achève mes images. Dans la grâce de trois cygnes glissant sur leur miroir d'étang dans l'élégance de leur balai au gré de brise et formant peinture exquise. Je redécouvre de nouvelles couleurs ambrées, vermeil, cramoisi, doré.. un spectacle de rêve dans des brillances parfois fluo. Des fragrances concentrées au mélange subtil et sauvage d'un automne noblement avancé. Ici un tapis de feuilles moelleuses en gemmes empourprées, là un banc que le vent pare des feuilles contant l'histoire du temps présent et de ses tourments. Où là encore ce petit escalier qui se vautre sur la digue pour mener vers l'abîme de deux pas en dessous. Et plus j'avance de mes pas feutrés et plus j'ouvre de nouvelles peintures de madame nature qui m'offre un Eden de couleurs et d'arbres formant jardin féerique, flamboyant. Je retrouve mon armée de prêles irradiées d'un soleil levant, leur armada se fait maelstrom de beauté qui donne un tourbillon coloré d'une harmonie...
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