Lundi 21 décembre 2015, il y a presque dix ans :
Jérémie, mon fils, et moi avons pénétré à pied dans l’enceinte en plein air du musée. J’ai payé mon ticket d’entrée quatre euros à un guichet aménagé à l’intérieur d’une construction légère. En raison de son âge, Jérémie a bénéficié de la gratuité.
J’ai regardé l’horizon. Il m’a semblé que nous étions sur un relief naturel en forme de plateau. Plus près de moi, j’ai remarqué des œuvres figurant la liberté et la fin de la division de l’Allemagne : le monument Getrennt – Geeint et les sculptures Feel free et Der zerbrochene Pfahl .
Jérémie s’est dirigé vers une voiture Trabant, anciennement de la Volkspolizei . Elle avait été repeinte aux couleurs de la police de l’Allemagne fédérale, probablement pour servir encore un peu après le 3 octobre 1990.
Le Grenzmuseum Schifflersgrund était établi à l’endroit d’installations frontalières de la RDA mais le schéma de celles-ci était partiellement brouillé par des objets rapportés, en lien avec la Guerre froide. Une tour de surveillance de la frontière (Wachturm), un bunker, une borne téléphonique, une clôture de barbelés et des portes d’un passage à travers cette clôture faisaient sans doute partie du site historique. Tandis qu’avaient été disposés pour les besoins du musée une borne-frontière de la République fédérale d’Allemagne, une autre de la République démocratique allemande et un projecteur à l’usage des troupes frontalières de la RDA.
Un hélicoptère du Bundesgrenzschutz, les gardes-frontière ouest-allemands, faisait face à un hélicoptère Mi 2 de la Nationale Volksarmee est-allemande.
Un camion radar Ural 375 de l’armée soviétique, aux roues d’une hauteur impressionnante, témoignait à lui seul de l’importance des ressources affectées par l’URSS à son effort de défense. J’ai été surpris par la grandeur de l’habitacle d’un hélicoptère de transport Mi 8 de l’armée soviétique : une vingtaine de soldats pouvaient aisément y prendre place.
Un pavillon du musée abritait des uniformes de forces militaires et policières des deux Allemagnes et une maquette du dispositif frontalier dans le secteur d’Asbach-Sickenberg.
Jérémie m’a photographié devant un mur d’une baraque entièrement recouvert de panneaux indicateurs du temps de la Guerre froide.
D’une plate-forme en bois, j’ai vu le Kontrollstreifen , le Kolonnenweg et la grande croix plantée sur une colline, à l’endroit où tomba Heinz-Josef Große le 29 mars 1982. Ce ressortissant de la RDA, âgé de trente-quatre ans, travaillait sur un chantier proche de la frontière lorsqu’il conduisit sa tractopelle vers la clôture de barbelés. Il disposa la pelle basculante au-dessus de la clôture et sauta de l’autre côté. Mais deux gardes-frontière l’ont repéré. Neuf balles de fusil Kalachnikov ont atteint Heinz-Josef Große alors qu’il se trouvait à quelques mètres de la République fédérale. Les gardes-frontière est-allemands l’ont laissé mourir sur place de ses blessures.
En sentant une légère bise balayer mes joues, j’ai eu le sentiment de vivre sur cette plate-forme un instant d’éternité. J’ai échangé quelques mots avec un couple de touristes allemands.
Peu avant notre départ du musée, Jérémie a photographié un drapeau allemand battu par le vent. Celui-ci m’a paru exprimer le destin fragile de l’Allemagne, loin de ses allures de puissance économique. La Réunification est une conséquence heureuse de l’effondrement de l’empire soviétique. Certes, des documentaires exposent rationnellement le fil des événements ayant mené à la désintégration de l’URSS mais de nombreux ressorts de ce processus restent mystérieux. Même la banqueroute du régime n’impliquait pas forcément le renoncement à son hégémonie en Europe centrale. L’Allemagne a eu beaucoup de chance.
Le drapeau européen, flottant à un mât distinct de celui de l’Allemagne, symbolisait un merveilleux projet auquel les Allemands de l’Est ont eu la chance de se...
Read moreAn interesting mostly open air museum and Cold War memorial. This place documents the brief and disturbing history of the inner German border under the DDR. The methods and physical barriers to keep a civilian population contained under the auspices of communism were eye-opening. Though maybe not as notorious as the Berlin Wall, the inner-border zone nevertheless highlights the danger of a government run amok and the ultimate futility of a failed political ideology. Also documented was the current state of the “green zone” and how the former death strip has been transformed into a protected area throughout Mittel...
Read moreThe museum is very worth the visit and explains thoroughly about the history of the border point between East and West Germany located there.
There is a lot of material available in the exposition: from tanks and helicopters used by both sides and other warfare as also a lot of graphic elements like documents, photos, audios and videos about the border and its history as well as other information to understand the political context.
It takes a good while to visit, so plan like around 90 minutes if you are...
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