O Ma Joie — Restaurant in Mortagne-au-Perche

Oyez, ô nobles seigneurs et dames de grande vertu,

Dans mes pérégrinations à travers ce royaume qu’aucun chemin ne saurait me cacher, il m’arriva de m’arrêter en la petite bourgade de Le Mage, où la simplicité d’une taverne se cache sous l’enseigne O Ma Joie. Ce lieu, plus modeste qu’une salle de banquet royal, est cependant d’une rare beauté, car il recèle l’esprit du village et l’âme des gens qui, loin de la grandeur des palais, trouvent en cette auberge une chaleur bien plus douce que les feux des plus nobles cheminées.

Il m’est advenu de goûter aux mets simples mais savoureux que l’on y sert, et cela fut d’autant plus agréable que l’ambiance qui se dégage de ce lieu est emplie d’une musique joyeuse et spontanée. C’est ici que les villageois, les voyageurs, et les âmes vagabondes se rassemblent pour chanter et danser, les violons et flûtes résonnant comme les mélodies des troubadours d’antan, contant des histoires de cœur et d’humanité. Car O Ma Joie n’est pas simplement une auberge, c’est le carrefour des âmes qui se retrouvent autour de la musique, tissant des liens d’amitié et de rires comme l’on tisse un manteau de fils d’or pour les festivités d’un grand banquet.

Je n’ai pu qu’admirer cette simplicité qui, sans ostentation, fait toute la grandeur de ce lieu. Une soirée musicale s’y déroulait durant ma visite, et, au-delà des mets qui nourrissent le corps, c’est l’harmonie des sons et des voix qui nourrit l’âme. Nul doute que ce genre de rassemblement donne à l’esprit du village une âme vivante, une joie contagieuse qui, comme un vin vieux, réchauffe et fait sourire.

Ainsi, lorsque je repartirai, il me sera difficile de trouver ailleurs une telle sincérité dans la fête, et je vanterai avec grande aisance la joie, la musique et l’esprit de O Ma Joie, un lieu modeste mais d’une richesse incomparable dans le cœur...

Il est rare de trouver un établissement où l’on puisse conjuguer à ce point l’indigence culinaire avec un spectacle aussi déroutant que celui offert par la maîtresse des lieux. Le décor, d’un kitsch assumé — ou peut-être involontaire — rappelle davantage une salle des fêtes des années 80 qu’un restaurant digne de ce nom.

Quant à la cuisine, elle semble résolument tournée vers l’économie de moyens : produits douteux, cuisson aléatoire, présentation inexistante… L’expérience gastronomique frôle ici le canular.

Mais le clou du spectacle réside indéniablement dans l’attitude de la patronne, une sorte de vestale en mal d’attention, au charme… disons confidentiel, qui semble avoir fait de la drague insistante sur les clients masculins, un art de vivre ou, à défaut, une stratégie de survie émotionnelle. On en viendrait presque à lui souhaiter Tinder, pour qu’elle laisse enfin les convives manger en paix. Cerise sur le gâteau bien rance, une fois le dîner terminé, certains reçoivent des messages insistants via messenger; oui on en est là. Le service ne s'arrête plus à la table, il se poursuit en ligne, façon harcèlement de bas étage. Un établissement à éviter, sauf si l’on recherche une expérience digne d’un vaudeville mal écrit, entre cassoulet tiède et regards...

Bonne accueil, service rapide malgre le monde ou le manque d´effectif. Cadre simple et chaleureux. Excellent rapport qualité-prix (pratiquement imbattable) Ah ! Si la crème caramel est au menu et si vous aimez: très bonne, onctueuse et goûteuseavec de la vanille, elle pourrait, d´ailleurs porter le nom "d´au-mage". Vous l´aurez compris, je recommande pour un déjeuner en semaine en toute simplicité. Ah! Un point...