A l’époque du Pouic-Pouic, lorsque j’entrais dans le restaurant, je ne pouvais pas m’empêcher de m’extasier par la beauté de l’endroit. Une grande salle avec de la moquette, une magnifique décoration, des tables bien espacées, des fauteuils confortables, bref on sentait qu’on était dans un restaurant étoilé. Aujourd’hui, le Pouic-Pouic a laissé sa place à Adagio & Gusto et le résultat est complètement à l’opposé.
Lorsque nous sommes entrés, personne n’était présent pour nous accueillir. On hésite à entrer dans la salle pour s’installer nous-même, et à ce moment-là, la serveuse sort des cuisines, sans aucun sourire et nous dit sèchement « j’arrive toute de suite » avant de partir dans la salle, nous laissant seuls dans le couloir. C’est finalement un autre serveur/maitre d’hôtel qui vient nous accueillir proprement et nous installer.
L’endroit est beau, mais ne procure pas l’effet « Waw » du Pouic-Pouic. La décoration est plus moderne, dans l’air du temps, mais ce qui rend finalement l’endroit banal. Les tables sont proches les unes des autres, tellement qu’on peut participer à la conversation de nos voisins de tables. On s’installe, les chaises ne sont pas confortables. Arrive enfin notre serveuse qui nous amène, toujours sans un sourire et avec nonchalance, le menu.
On lui demande un apéritif sans alcool, mais elle ne semble pas connaitre sa carte. Heureusement le maitre d’hôtel arrive à la rescousse et nous propose plusieurs choix. Ouf, il rattrape la sauce. Mais pas de chance pour nous la descente aux enfers continue. Le trio de mise en bouche annoncé à la carte est devenu un duo pour toutes les tables. Le pain qui semble sortir d’un supermarché hard discount est sec. Les plats sont bons mais ne nous transcendent pas. Adagio & Gusto nous promet un voyage culinaire italien mais on n’a malheureusement pas senti l’Italie dans nos assiettes ce soir-là. Ironiquement, les plats que nous avions eus au Pouic-Pouic étaient bien plus italiens. L’attente entre chaque service était très longue, malgré le peu de tables occupées ce soir-là. Sur la réservation, j’avais mentionné qu’on venait pour l’anniversaire de ma femme. Je m’attendais à un petit geste, comme une bougie au dessert comme dans d’autres restaurants gastronomiques. Rien du tout. Le service était froid et impersonnel du début jusqu’à la fin. On n’avait qu’une envie, c’était de partir au plus vite de cet endroit. Cerise sur le gâteau (qu’on aurait bien aimé avoir), l'addition est écrite à la main et nous demandant de payer par cash ou par virement.
En résumé, Adagio & Gusto est devenu l’ombre du défunt Pouic-Pouic. Autant je faisais l’éloge du Pouic-Pouic comme restaurant modèle à suivre pour son cadre, son service et sa cuisine, autant Adagio & Gusto est devenu l’anti-modèle. La nourriture est bonne mais ne mérite plus le déplacement. Payer plus de 100€ par personne pour avoir encore faim et se faire servir comme dans un snack, il y a de quoi sortir énervé d'un restaurant. Nous ne reviendrons donc plus jamais.
Accueil : 1/5 Décoration : 4/5 Service : 2/5 Nourriture : 3/5 Note...
Read moreLe chef Philippo Santangelo et son second Ago Redian sont aux fourneaux depuis onze ans dans cette grande maison patricienne du 19e siècle. Entièrement rénovée, le décor impressionne immédiatement par la recherche de l’élégance. La salle est feutrée et épurée avec de l’espace entre les tables et une excellente acoustique, et bien sûr cette vue sur les fourneaux hyper modernes, ici rien à cacher ! Les clients peuvent observer le travail du chef.
Nous avons décidé de tester le menu plaisir qui vient justement d’être renouvelé cette semaine a 64€
Quelques Mises en Bouche pour commencer. Pour suivre et accompagner nos entrées, le choix de Frédéric s’est porté vers un vin blanc Côte de Gascogne – Domaine de Baqué 2014 élaboré à base de Colombard et Gros Manseng. Un vin fruité, équilibré, harmonieux entre acidité et rondeur. Un choix parfait.
Notre premiere entrée : Canelloni de veau, Saint pierre Suivi d’une deuxième entrée : Cardine, Champignons, chlorophylles.
Puis le plat principal : Paella, Homard, coques, seiche, volaille. Pour accompagner ce plat un vin unique : Arintos Dos Açores by Antonio Maçanita 2014 Un terroir unique au monde, au milieu de l’océan Atlantique, à la base du volcan Pico Mountain, les vignobles sont plantés dans des crevasses rocheuses. Un vin tense avec une minéralité et une acidité très présente. La production est faible et chaque bouteille est numérotée.
Et c’est là que “Cuisine Haute Gastronomie” prends tout son sens, car il m’a été impossible de reconnaître la seiche, on a pris l’habitude de ce petit côté caoutchouc. Et bien là rien de tout cela, quelque chose de fabuleusement tendre, à tel point que j’ai dû demander au chef “mais quel est ce morceau ?”. Le secret, dixit Philippo, la seiche doit être cuite de deux façons, ou rapidement quelques secondes à feux très vif, ou très lentement.
Passée cette premiere cuisson dans cette paella revisitée, hors menu, Philippo nous fait goûter cette fois la cuisson lente avec ce plat empreinte du restaurant Pouic Pouic : Nero bianco de seiche et ratte du Touquet Philippo sert ce plat avec quelques tours de moulin de Fleur de Caviar Petrossian. Un caviar séché, aux saveurs concentrées et aux touches croustillantes qui sublime à merveille notre poisson.
S’en suit un premier dessert : Carottes, réglisse, Quinoa Puis un deuxième : Fraises, coco, menthe Dans ce dernier dessert un ingrédient mystère: du thé Genmaicha, un mélange de thé vert japonais Sencha et de riz sauvage soufflé. Une saveur chaleureuse et maltée totalement unique et un goût de torréfaction qui n’est pas sans évoquer le café.
En conclusion, nous avons dégusté un somptueux menu, qui nous a séduits du début à la fin, tant par son originalité que son accessibilité. On peut affirmer qu’elle correspond parfaitement à l’allégation du Pouic Pouic : une cuisine contemporaine et légère, qui met l’accent sur les saveurs pures et les ingrédients de saison.
Côté addition, c’est un excellent rapport...
Read moreSur les conseils d'un ami, nous avons décidé de tenter l'aventure et de suivre l'étoile. L'expérience étant prometteuse, j'ai proposé aux enfants de nous accompagner Car, si les picnics sont légions, le repas à la belle étoile est moins courant. Mais le rêve n'était pas au rendez-vous... Certaines de mes attentes ont trouvé écho. Ainsi, une présentation soignée, une qualité irréprochable des mets et d'agréables mélanges de saveurs. Cependant, je n'ai pas été conquis par l'esprit stellaire. Pour autant qu'il y en eut un! Tout d’abord, amateur de Whisky, j'ai été chagriné d'apprendre que le choix en était limité car "passé de mode". Ensuite, le menu nous a été "récité", sans passion, et les services se sont succédés à peine gratifiés d’une furtive présentation, pratiquement inaudible et à distance respectueuse comme si la retraite était organisée afin d'esquiver d'éventuelles questions. Une simple répétition du menu sans susciter l'envie de la découverte, sans mise en valeur de la recherche, sans fierté apparente du savoir-faire et de la touche "Pouic-Pouic". Les vins n’eurent guère droit à plus d’égards tant la description en fût succincte. Nous aurions pourtant apprécié en apprendre davantage sur leur choix, le mariage avec les plats ... D'autant plus qu'à une rare exception près, aucun ne nous a séduit! Pour conclure, lorsqu'il nous fût demandé si nous avions choisi thé ou café, nous nous sommes rendu compte que la carte était apparue sur la table à notre insu. Personnellement, je suis passé à côté de ma soirée. Les autres convives également... Bien que le cadre et l'esthétique [en ce y compris la qualité et la présentation des mets] étaient au rendez-vous, l'esprit devait errer aux confins de la galaxie. J'apprécie le bien manger, le bien boire et l'atmosphère qui transforme un simple repas en soir de fête. J'apprécie les "artisans" qui se livrent dans ce qu'ils vous servent, partagent avec vous leur passion, vous donnent l'envie de la découverte. Ils n’ont pas tjs grand grade et sont parfois éphémères mais la lumière de leur rencontre brille longtemps dans vos souvenirs. Je ne demandais pas la lune en tentant l’étoile mais l’espace ne convient peut-être pas au terrien terre-à-terre que je suis. J’ai dû me tromper en pensant qu’un astre arboré sur une carte portait implicitement la promesse d’un univers gravitant autour du client, son soleil nourricier. J’espère simplement qu’il n’est pas le symbole d’un monde nombriliste qui brille mais ne réchauffe...
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